[Novembre-Décembre 2019] Bilan d’une malfaisante fin de décennie…

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Deux news qui donnent le sourire

L’antirépression, ce n’est pas toujours qu’une affaire de bonnes nouvelles, loin s’en faut. Alors quand il y en a, profitons-en : c’est l’instant anti-dépression, pour commencer une belle année de lutte avec autant d’espoir que de rage.

D’abord, R., « malfaiteur » toulousain, unique associé de son association, est finalement sorti de détention provisoire en juin, après cinq mois passés en prison pour la possession d’une clef tails, d’une clef ptt, et de quelques brochures subversives. Ses soutiens ont publié début un novembre un long article revenant sur l’accusation pesant sur lui, et analysant l’évolution des dispositifs juridiques visant à museler la contestation, à lire aussi sur Nous sommes tous des malfaiteurs.

Plus récemment, le 18/12, notre ami Loïc, incarcéré depuis un an et demi en Allemagne à la suite d’un mandat européen portant sur le contre-G20 de Hambourg, a été libéré sous contrôle judiciaire. Il se réhabitue doucement à cette « semi-liberté » (selon ses propres mots), faites d’audiences au tribunal (jusqu’en avril au moins) et de pointages hebdomadaires au commissariat. On pense fort à lui. Son premier message (posté sur sa page FB) et d’autres infos à venir sont à retrouver sur le blog de soutien La Neige sur Hambourg. Rappelons que son procès pose la même question que l’enquête sur Bure et d’autres : peut-on faire d’une manifestation une bande organisée, et de tout militant présent ou soupçonné de l’avoir été un complice en droit de tout ce qui s’y déroule ? Autrement dit : peut-on extraire des gens, et leur faire payer, au cours d’un procès d’intention, toute la grogne sociale et la révolte contre le massacre de notre planète, qui ne cessera d’augmenter? C’est, dans de tels procès, la forme des pratiques contre-insurrectionnelles à venir qui est en jeu.

Pendant ce temps à Bure…

Pendant ce temps, le juge d’instruction Kevin Lefur continue de trimer pour nous pourrir la vie, et met en examen une dixième personne dans l’enquête pour association de malfaiteurs. Dans un précédent article (Sacrée instruction) on évoquait « la complaisance zélée des seconds couteaux ». Mais est-ce qu’un tel empressement à accumuler les procédures et les mises en examen autour de Bure ne vient pas aussi pallier… un manque d’activité du tribunal de Bar-le-Duc ? On apprend en effet dans un article de l’Est Républicain du 14 décembre que le volume d’activité du juge y est en-dessous de la moyenne nationale, et que ce faible rendement pourrait leur valoir un transfert d’activité vers le TGI de Verdun. Nous ne serons pas les agneaux sacrifiés pour que Lefur et Glady gardent leurs postes !

A l’occasion de cette dixième mise en examen, nous publions ici un nouvel article d’analyse sur l’instruction burienne, qui continue d’étendre inlassablement ses tentacules de plomb sur des vies mutilées et des amitiés mises entre parenthèses depuis 18 mois. Le dossier s’épaissit sur des pillages de conversations privées, et les contrôle judiciaires résistent encore et toujours à leurs demandes de levées. On sent pourtant que le moment se rapproche de lécher les plaies laissées par la répression, et d’exiger la fin des interdictions de communiquer, pour présenter enfin une contre-version de l’histoire. Tout cela devra passer par la présence et le relai d’un cercle de soutien toujours plus large : c’est pourquoi ces lettres d’infos, le fait que vous les fassiez circuliez et que vous inscriviez nombreux-ses à la liste de diff sont des outils essentiels à la construction progressive d’un front de résistance. Nous sommes toutes des malfaiteurs !

Au registre des bonnes lectures, si l’histoire et les évolution de l’association de malfaiteurs (le fameux article 450-1 du code pénal) vous intéressent, on conseillera :


Pour écrire à Kevin, toujours en détention provisoire, adressez vos courriers à la Maison de Résistance (2 rue de l’Église, 55290 Bure) qui transmettra.

Pour écrire aux autres mis.es en examen : soutienmalfaiteuses (at) riseup (point) net

Pour nous contacter : noussommestousdesmalfaiteurs (at) riseup (point) net

Pour soutenir financièrement l’antirep : envoyez vos chèques à Cacendr, 5 rue du 15 septembre 1944, 54320 Maxéville. Ou donnez ici.