Sans trop de surprises, le tribunal de Bar-le-Duc joue les prolongations dans l’Association de Malfaiteurs et remet une pièce dans la sinistre machine.
En effet, après que la Cour a choisi le 21 septembre dernier, après trois longs mois de cogitations, la voie médiane qui consiste à saler l’addition ni trop ni trop peu, en relaxant en partie les 7 opposant.e.s mis en cause, le procureur joue sa partition mesquine et attendue : il fait appel principal de l’ensemble des condamnations !
En résumé : le procureur passe une audience à ignorer superbement nos déclarations, les témoignages produits, les plaidoiries de nos avocat.e.s en bavassant avec sa stagiaire. Il nous gratifie d’une pathétique plaidoirie d’une trentaine de minutes qui trahit non seulement son ignorance consternante du dossier, mais culmine également dans la mauvaise foi et l’incompétence : des superlatifs en veux-tu en voilà, des qualifications qui relèvent plus du registre injurieux que de celui du droit et enfin une absence de références et d’invocations d’articles de droit. Tout ça pour venir, 3 mois plus tard, tranquillement attendre que nous formulions notre appel des condamnations avant de balancer son appel principal par-dessus. En somme, une bonne grosse patate chaude lancée à la Cour d’Appel de Nancy !
On repart donc presque à zéro, avec le seul bénéfice d’une décision de relaxes en première instance argumentées dans les jugements et les plaidoiries qui les ont fondés. Nous sommes donc à nouveau des malfaiteurs associés, coupables de complicités de détentions d’explosifs et autres intentionnalités criminelles comme organiser des manif’ ou pire y participer après sommations.
On verra si les délais d’appel moyens de 2 à 3 ans propres à la Cour d’Appel de Nancy seront raccourcis de façon exceptionnelle dans notre cas, comme ça a été le cas pour la première instance, ou bien si cette affaire qui prend l’eau de toutes parts et n’en finit pas de sombrer pathétiquement, va continuer à dériver encore 3, 4, 5 années de plus. Au moins on repart sans contrôles judiciaires et des peines fermes suspendues jusqu’à l’appel.
D’ici là, la vie continue, la lutte continue, contre la procédure d’utilité publique, contre l’autorisation de création de Cigéo et les travaux qui s’ensuivront, contre la fatalité et les compulsions sécuritaires et coercitives actuelles. Cigéo ne se ferra pas !